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DISSERTATIONS

des dépenses : ce qui est exprimé dans le titre de la commune de Laon, dont j’ay fait mention, Edoüard I les mit aussi en usage, au récit de Thomas de Walsingham, Rex verò Bristoliam veniens, ibique festum Dominicæ Nativitatis tenuit eo anno[1]. Comme aussi Edoüard II, suivant le même auteur, Rex iter versus insulam Eliensem arripuitj, ubi solennitatem Paschalem tenuit nobiliter et festivè[2] ; où il faut remarquer ces termes de tenir feste, qui estoit une expression françoise. Guillaume Guiart en l’an 1202, parlant de Philippes Auguste :

Tint li Rois leans une feste,
Où moult dépendi grant richece.

Les grands seigneurs ont aussi affecté à l’exemple des souverains de tenir leurs cours solennelles aux grandes festes de l’année. Un ancien auteur[3] dit que Richard II, duc de Normandie, avoit coutume de tenir sa cour aux festes de Pasques au monastere de Fescan, qui avoit esté bâti par son père : Ibi erat solitus ferè omni tempore suant curiam in Paschali solennitate tenere. Il est souvent parlé des cours plenieres des seigneurs dans les titres, particulièrement dans un de Pierre comte de Bigorre, qui porte ces mots : Cuira namque ibi erat magna et plenaria[4]. Mais je crois que ces cours pleniaires estoient des assemblées des pairs de fief, et où le seigneur se trouvoit, dans lesquelles on décidoit et on jugeoit les différents des fiévez. Il y a au Cartulaire de Vendôme un jugement rendu plenariâ curiâ vidente[5]. Aussi cette cour ple-

  1. Th. Walsingh. p. 52.
  2. Id. p. 104.
  3. Addit. ad Will. Gemet. p. 317.
  4. Reg. Bigorr. fol. 13.
  5. Tabular. Vindoc. fol. 250.