Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rer sans l’assistance des siens, luy-méme, ou ceux qui estoient prés de luy, crioient son cry, afin d’attirer du secours de toutes parts pour le venir dégager. Raymond d’Agiles : Tandem exclamavimus signum solitum in necessitatibus nostris, Deus adjuva, Deus adjuva[1]. Ainsi, Robert, duc de Normandie, après la prise de Nicée, voyant ses troupes vivement repoussées par les Turcs, faisant tourner bride à son cheval, et tenant en sa main une enseigne dorée, cria le cry des Pèlerins, Dieu le veut, et, par ce moyen, les rassura. Robertus Monachus : Et nisi cito comes Normannus aureum vexillum in dextrâ vibrans equum convertisset, et geminatis vocibus militare signum, Deus vult, Deus vult, exclamasset, nostris illa dies nimis exitiabilis esset[2]. Ce que Gilon de Paris a ainsi exprimé :

Et nisi dum fugerent, dum palmam penè tenerent[3]
Turci vincentes, se convertisset in hostes,
Dux Normannorum, Signum clamando suorum,
Lux ea plena malis nostris forêt exitialis.

De mêmes dans Guillaume Guiart, en l’an 1207, le comte de Montfort estant en péril de sa personne, appella ses gens à son aide par le cry de Montjoie :

Douteus de mort prent à crier,
Pour sa gent vers lui rallier,
Qu’il a adonc souhaidiez
Montjoie Saint Denys aidiez,
Vray Diex en qui nous nous fion,
Secourez vostre Champion.
François qui les cris en entendent,
Grant erre cela part destendent.

  1. Raymond d’Agiles, p. 163.
  2. Rob. Monachus, l. 3.
  3. Gilo Par. l. 4. gest. vice Hieros.