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de sonner le tocsin : il y eut plusieurs prestres blessez et quelques autres emprisonnez par les sergens et chevaliers du guet.

Le jour d’après, les catholiques brûlèrent les bancs et sièges des protestans, et vouloient brûler la maison où se faisoit le presche, s’il n’y fust arrive des officiers de la justice et des forces pour les empescher : qui fut cause que la Reyne, mère du Roy, ayant fait acheminer à Sainct-Germain un nombre de personnages des plus suffisans du royaume et de tous les parlemens, pour, avec le conseil privé du Roy, faire quelque bon edict, et trouver remède au mal qui croissoit, et à l’altération qui estoit entre les catholiques et protestans, il en fut fait un le dix septiesme de janvier, portant qu’il seroit permis aux protestans de faire l’exercice de leur religion hors les villes seulement, et sans aucunes armes, avec injonction à tous de se comporter modestement, et à tous les magistrats et officiers du Roy, de tenir la main à l’exécution dudict edict, lequel n’estoit aussi que provisionnel, non plus que l’edict de juillet, fait auparavant.

En ce mesme temps[1] la Reyne, mère du Roy, cherchant toujours plus de moyen d’adoucir les aigreurs qui estoient de tous costez, fit un accord entre le prince de Condé et le duc de Guise, lequel fait en présence du Roy, des princes et de tous les plus grands seigneurs, le duc de Guise déclara qu’il n’avoit jamais incité le feu Roy à faire mettre le prince de Condé prisonnier, et se donnèrent quelques raisons l’un à l’autre, dont

  1. En ce mesme temps. Il y a ici une erreur de date. L’accommodement du prince de Condé et du duc de Guise avoit été fait le 24 août précédent.