Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/174

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et l’admiral de Chastillon, et ceux de leur party, ayans failly leur dessein et se voyans pressez, recoururent à leurs forces, et à trouver moyen de se loger, de peur de tomber entre les mains de leurs ennemis, qui faisoient des levées, et faisoient bailler commissions aux capitaines et gens de guerre catholiques ; et n’ayant pas les moyens autrement de résister ny se mettre en campagne, ils surprirent la ville d’Orléans par la diligence et bonne conduite de d’Andelot, colonel de l’infanterie françoise, lequel fit entendre aux habitans, après avoir gagné les portes, que ce qu’il faisoit estoit pour le service du Roy, et la conservation particulière de leur ville, en laquelle il y avoit grand nombre de protestans ausquels l’on faisoit entendre qu’ils estoient ruinez et perdus s’ils ne tenoient la main à l’entreprise, et leur disant qu’il estoit pour maintenir les edicts de la paix. Avec ces prétextes il se fit le plus fort ; et de vray il entretint quelque temps les edicts et la paix entre les catholiques et les protestans : ainsi cette ville là fut une retraite à tous les protestans ; ce qui leur vint fort à propos, parce qu’elle est forte d’assiette, et aussi bien située que ville de France. En ce mesme temps le connestable, par le consentement et l’authorité du Roy, de laquelle il se fortifioit tousjours, fit brûler les maisons hors la ville de Paris, où les protestans faisoient leurs presches et assemblées ; chose qui fut très-agréable aux catholiques et principalement au peuple de Paris, qui ne laissa pierre sur pierre. Alors tous les ministres, surveillans, et tous les chefs des protestans, sortirent de la ville ; aucuns d’iceux furent tuez par le peuple, ou emprisonnez par la justice, laquelle toutesfois ne leur usa d’aucune rigueur ny punition, aussi n’avoient-ils presché