Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’armée du Roy demeureroit, et l’armée dudit prince seroit licentiée ; que les jugemens qui avoient esté donnez contre les huguenots ne seroient cassez, ains seulement suspendus ; que les huguenots ne pourroient avoir offices ni charges publiques, horsmis le prince de Condé. Et si l’on ne vouloit pas approuver que les deniers du Roy et les reliques prises par les huguenots eussent esté employées pour le service de Sa Majesté.


CHAPITRE IV.


Quelques huguenots se retirent du party. Le prince de Condé songe à la retraite et decampe. L’armée du Roy le suit. Diverses opinions des chefs huguenots touchant leur marche. Hardie proposition du prince de Condé de revenir à Paris. L Admiral contraire en son advis. Ils résolvent leur route en Normandie, prennent Gallardon. Les deux armées proches d’ Ormoy. Le sieur de Castelnau Mauvissière envoyé par le Connestable et le duc de Guise vers le Roy et la Reyne, pour apporter un ordre de donner bataille. La Reyne en est faschée , et déplore l'estat des affaires. Son adresse pour se railler de cette deputation des généraux. Le conseil du Roy résout qu’un general doit se servir des occasions de combattre, sans demander conseil ny ordre à la Cour.


Pendant ce parlement et ces allées et venues, ceux des deux armées, comme parens et autrefois amis, et de mesme nation, se voyoient et discouroient ensemble le jour, et les autres bien souvent venoient à quelques combats et escarmouches. Quelques-uns desdits