Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lerie. Alors ils résolurent de marcher droit à Dreux, que Baubigny avoit promis de surprendre, ce qu’il voulut tenter, mais l’effet ne s’ensuivit pas ; au contraire il fut contraint de se retirer plustost qu’il n’y estoit allé.

Le seiziesme du mois, le prince de Condé alla loger à Ablie, à deux petites lieues de Sainct-Arnoul, et de là le dix-septiesme à Gallardon, où l’entrée luy fut refusée par les catholiques, qui tirèrent et tuèrent quelques huguenots ; mais nonobstant, la place, qui ne valoit rien, fut prise et forcée, où il y eut plusieurs prestres et catholiques tuez ; ils y logèrent la nuit avec une grande commodité de vivres, dont ils avoient bon besoin, et le soir, ils firent pendre un greffier de ladite ville, qu’ils disoient avoir esté cause de leur refuser l’entrée, et en vouloient faire mourir d’autres s’ils ne se fussent sauvez. Ils sejournerent là deux jours, où ils firent une revue de leurs gens de pied, qui se deroboient tous les jours depuis qu’ils eurent perdu l’espérance de la prise et pillage de Paris, dont ils avoient esté amusez et entretenus longuement.

De là le prince alla loger en un village appelé Ormoy, où il se trouva plus près de nostre armée qu’il ne pensoit, et qui estoit à une lieue de l’Admiral, qui menoit l’avant-garde, laquelle estoit logée au village de Néron, et alla le soir trouver le prince pour ensemble adviser à leurs affaires, et le lendemain ils y sejournerent.

Cependant l’armée du Roy ne perdoit pas temps, résolue de donner la bataille : à quoy le Connestable, le duc de Guise et le mareschal de Sainct-André, chefs et conducteurs d’icelle, concluoient toujours ; mais ne