Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/259

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fence de cette ville, et aussi qu’il estoit malade de la fièvre quarte. Cela fait, l’Admiral prit son chemin vers Tyron et Dreux, au mesme lieu où s’estoit donné la bataille, où il fit divers discours des fautes faites des deux costez.

Le Roy, adverty du parlement et voyage que ledit Admiral faisoit en Normandie avec tous ses reistres et François, depescha lettres en tous les lieux de cette province, pour porter tous leurs biens et vivres es villes fermées. En ce temps, estant survenu une querelle entre le mareschal de Vieilleville et le sieur de Villebon, baillif et gouverneur de la ville de Rouen, comme ils disnoient ensemble, le maresclial de Vieilleville coupa le poing ; au lieu de la jointure, d’un coup d’espée audit Villebon, comme il vouloit mettre la main à la sienne, laquelle luy tomba par terre. Un jour après, j’allay à Rouen où j’avois affaire, pour adviser aux nécessitez de la Normandie ; et comme j’avois donné advis à Sa Majesté de cet accident arrivé, elle m’envoya lettres pour voir ceux du parlement et les premiers de la ville, pour leur commander qu’il n’y eust aucunes factions qui pussent troubler le public. J’avois aussi commandement de Sa Majesté de voir lesdits mareschal de Vielleville et de Villebon, et leur dire le desplaisir qu’elle avoit de cet accident survenu à l’un et à l’autre ; mais chacun d’eux voulut rejetter le tort sur son compagnon. Villebon ne parloit que de mettre la vie, et employer tous ses amis pour avoir sa revanche.

Le Roy, pour obvier à l’inconvénient qui pouvoit arriver de quelque sédition et nouveau remuement en la ville de Rouen, qui ne commençoit qu’à se remettre de tant de maux qu’elle avoit soufferts auparavant,