en ce temps Antoine de Bourbon, roy de Navarre, estant par le conseil de ses amis et serviteurs tiré de Gascogne jusques à la Cour, fut recueilly froidement selon son opinion : delà il print occasion, comme aussi estoit-il peu ambitieux, de s’en retourner ; mais, pour le contenter, on lui donna la commission avec le cardinal de Bourbon son frere, et le prince de La Roche-sur-Yon, de conduire Elisabeth de France, sœur du Roy, en Espagne, et au prince de Condé, d’aller en Flandre pour continuer les alliances. Quant au duc de Montpensier[1], le plaisir et repos de sa maison luy donnoit plus de contentement que la Cour, pour l’autorité que le Roy avoit donnée à la maison de Guise ; ce qui desplaisoit autant à celles de Montmorency et de Chastillon qu’aux princes du sang.
CHAPITRE III.
Et ce qui plus avança encores les occasions de les diviser d’avec la noblesse et les sujets, pour se faire partisans les uns contre les autres, fut le schisme et la division des religions, que l’on entremesla avec les affaires d’Estat (qui rehausse davantage l’authorité de la maison de Guise, laquelle tenoit entierement le
- ↑ Duc de Montpensier : Louis de Bourbon.