Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/275

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l’heure mesme ils demeurèrent tous de celle du duc de Guise, lequel fit incontinent une digression et assez ample discours sur l’estat et malheur des guerres civiles ; disant que le mareschal s’y trouveroit bien plus empesché qu’aux guerres de Piedmont, où il n’avoit eu qu’un ennemy en teste, ayant toutes les commoditez d’hommes et d’argent que pouvoit produire la France.

Puis il pria ceux qui estoient en ce conseil de prendre bien son opinion, et ne desloger d’Orléans, s’il estoit possible, que la ville ne fust prise : que tousjours il estoit d’advis qu’on allast chercher l’Admiral en Normandie, où la part[1] qu’il tourneroit, pour le combattre : toutesfois, qu’il y falloit marcher avec advantage, pour vaincre s’il estoit possible, et non pour estre vaincu ; et, pour cet effet, qu’il estoit d’opinion que, dans peu de jours, le Roy fist donner le rendez-vous à toute la gendarmerie et arrièreban de France à Baugency et es environs, ou à Estampes, comme il seroit advisé pour le mieux, et que pareillement il fust mandé à tous ceux de la noblesse de France, depuis l’âge de dix-huict et vingt ans jusques à soixante, sans aucune excuse que de légitime maladie, de se trouver tous à faire, non pas profession de leur foy, mais de leur affection envers le Roy, et que tous ceux qui luy voudroient estre bons sujets prissent les armes et combatissent avec Sa Majesté pour la deffence de sa couronne. Que pareillement toutes les forces qui estoient esparses en divers endroits par le royaume, fussent ramassées comme celles qu’avoient mandées les ducs de Montpensier, de Nemours, Montluc, et toutes les compagnies des gens de pied et de cheval qui estoient à la solde du Roy ; et

  1. Où la part : de quelque côté.