LIVRE CINQUIESME
CHAPITRE PREMIER.
Après la publication de la paix et de l’edict, qui fut le septiesme jour de mars 1562[1], combien qu’il de plust fort à beaucoup de catholiques de voir un tel changement de religion romaine autorisé par ordonnance du Roy, si est-ce qu’ils furent contraincts de s’accommeder au temps et ceder à la nécessité, laquelle, n’estant point sujette aux lois humaines, avoit reduit à ce point les affaires de France, veu qu’une année de guerres civiles luy avoit apporté tant de malheurs et calamitez, qu’il estoit presque impossible que, par la continuation, elle s’en pust relever ; car l’agriculture, qui est la chose la plus nécessaire pour maintenir tout le corps d’une république, et laquelle estoit auparavant mieux exercée en France qu’en aucun autre royaume, comme le jardin du monde le plus fertile, y estoit toutesfois
- ↑ Le septiesme jour de mars 1562. L’ëdit d’Amboise fut publié le 19 mars 1563.