Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pellain, il respondit toutes honnestes et gracieuses paroles, en priant le Connestable de remettre ce traité au lendemain, à quoy il montroit de faire difficulté : neantmoins il l’accorda, à la charge que les François ne cesseroient d’avancer les ouvrages de la batterie, et faire tout devoir à suivre leur dessein. Et ainsi se retirèrent avec quelques rafraichissemens et vivres que le Connestable leur fit donner pour ce jour. Le lendemain, vingt-huitiesme du mois, Pollet et Horsay, qui avoient esté au service du roy Henry II avec Pellain, sortirent pour venir parlementer avec le Connestable, qui estoit à la tranchée de bon matin. Et pour acheminer à quelque conclusion, les mareschaux de Montmorency et de Brissac s’interposèrent comme mediateurs entre le Connestable et les deputez des Anglois, ausquels il tenoit toute rigueur, leur témoignant que s’ils ne se hastoient de faire composition, il n’estoit plus deliberé d’y entendre, avec plusieurs autres remonstrances pleines de l’authorité que ceux qui ont l’avantage ont accoustumé de garder pour faire leur composition meilleure ; d’où il persuada et mena si chaudement les deputez du Havre, qu’il les fit venir à accorder les articles qui s’ensuivent :

A sçavoir, que le comte de Warwik remettroit la ville du Havre de Grace entre les mains du Connestable, avec toute l’artillerie et munitions de guerre appartenantes au Roy et aux habitans de la ville ; et pareillement laisseroit tous les navires qui estoient en la ville avec tous leurs équipages. Pour seureté de quoy, le comte de Warwik bailleroit quatre ostages, tels qu’il plairoit au Connestable, et davantage que le comte mettroit à l’instant la grosse tour du Havre entre les