la charge quelle pourroit donner à qui que ce fust vers Leurs Majestez, voire mesme ce qu’elle leur pourroit dire de bouche, si elle les voyoit, touchant ce mariage, et autres choses de son Estat et de son affection envers elles et la couronne de France, qui luy estoit aussi chere que la sienne. Après donc l’avoir asseurée que Leurs Majestez trouveroient bon tout ce qui luy seroit agreable pour ce mariage, elle voulut en avoir derechef par moy leur libre et entier consentement, et pour ce fait me pria de faire diligence, et de luy mander, comme je luy avois promis, ou porter la response. Or, combien a esté commode et utile ce mariage à l’un et l’autre, les effets l’ont tesmoigné depuis.
Estant licencié avec tout contentement de la Reyne et de ce nouvel amant, je trouvay par le chemin, m’en retournant, la reyne d’Angleterre qui alloit visiter une partie de son royaume, laquelle ne monstroit pas la joye et plaisir qu’elle en avoit en son cœur d’entendre que ce mariage s’avançoit, ains au contraire faisoit semblant de ne l’approuver pas : ce qui l’advança plustost que d’y apporter retardement.