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non-seulement beaucoup de volonté de bien faire, mais encore une grande esperance de victoire, s’ils fusssent venus aux mains. Or enfin le prince de Condé et l’Admiral, qui n’avoient que les pistolets, espées et cuirasses, se contenterent de faire bonne mine, et le Roy cependant s’advança à Paris. Le Connestable demeura avec les Suisses, qui coucherent au Bourget, et le lendemain entrerent à Paris.

Les huguenots se logerent à Sainct Denys et autres villages circonvoisins, desquels le mareschal de Montmorency ne rapporta autre chose, sinon qu’ils avoient prevenu les preparatifs qui se faisoient pour les ruiner, et oster l’exercice de leur religion, laquelle toutesfois n’estoit permise que par un edict provisionnel, qui se pouvoit revoquer à la volonté du Roy, selon qu’il jugeroit estre le bien de son Estat. Cependant les huguenots font la guerre autour de Paris, brûlent les moulins, essayent par tous moyens d’empescher les vivres qui vont à Paris, saisissent les passages des rivieres, hastent leurs confederez, tant de cheval que de pied, prennent des prisonniers, et usent de tous actes d’hostilité, les plus cruels qui se peuvent imaginer.

Sur ce, le Roy ne perd point de temps, lequel mande de tous costez ses serviteurs, afin de ramasser tout ce qu’il pourroit pour le secourir. L’on donne le meilleur ordre que l’on peut pour bien garder la ville. L’on regarde aux vivres de dedans, et comme l’on en pourra avoir de dehors ; mais le pain de Gonnesse et des autres villages circonvoisins, qui s’y apporte presque tous les jours, ne venant point, plusieurs se trouvèrent estonnez ; l’on loge aux faux-bourgs Sainct-Martin, Sainct-Denys et autres de ce costé : les huguenots y