Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/421

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accordasse ; mais pour payer le cinquiesme mois où ils estoient entrez, ny moins le sixiesme, quand bien ils y entreroient, le Roy ne le pouvoit faire ; que pour un present de douze ou quinze mille escus à Jean Casimir, puisque je l'avois offert, je n’en serois pas dedit. Que l’on essayeroit de m’envoyer cette somme, avec trois ou quatre cens mille escus, s’il estoit possible, lesquels on cherchoit de tous costez. Que pour le reste, je prisse quelque terme de le payer aux foires de Francfort, où il seroit satisfait selon que je l’avois promis ; ce qui seroit aussi-tost ratifié par le Roy que je luy en aurois donné advis : qui fut une autre difficulté, laquelle nous menoit tellement à la longue, qu’au lieu de s’advancer vers les frontières d’Allemagne, le duc Casimir me fit faire des protestations qu’il estoit contrainct par ses colonels et reitmaistres de retourner vers Paris, ou aller chercher l’Admiral ou le prince de Condé, dont ils disoient tous les maux du monde. Ces difficultez et accidens nouveaux estonnoient fort la Cour, et que je ne les avois encore pu acheminer plus avant que la Bourgogne, d’où ils vouloient retourner.

Surquoy aucuns de la Cour, et, comme l’on disoit, le cardinal de Lorraine, tous ceux de Guise et leurs partisans, prirent occasion de remonstrer au Roy qu’il ne devoit point endurer cette bravade de Casimir, attendu qu’il estoit separé d’avec les huguenots, qui avoient rompu leur armée, tous escartez et retirez en leurs maisons. D’autre part, que les forces du Roy estoient encore pour la pluspart ensemble, mesmement la gendarmerie, les Suisses et le regiment du comte de Brissac, qui estoit ordonné d’aller en Piedmont.

Qu’il falloit envoyer vers le duc Jean Guillaume de