Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roit des personnes du duc de Guise et du cardinal de Lorraine, pour leur faire leur proces sur plusieurs concussions et crimes de leze-majesté que lesdits protestans pretendoient contre eux, et qu’à cette fin la requeste en seroit presentée au Roy, comme plusieurs, qui furent prins, condamnez et executez, confesserent sur les proces qui leur furent faits pardevant le feu chancelier Olivier, que ceux de Guise avoient rappellé après la mort du roy Henry.

Et combien que l’on leur mist sus qu’ils avoient voulu et s’estoient efforcez de tuer le Roy, la Reyne sa mere, et tous ceux du conseil, la plus commune et certaine opinion estoit qu’ils n’avoient autre but et intention que d’exterminer la maison de Guise, comme j’ay dit, et tenir la main forte à remettre et donner l’authorité aux princes du sang, qui estoient hors de credit, et à la maison de Montmorency et de Chastillon, en esperance d’en estre supportez, comme c’estoit leur principale fin.

Donc pour executer l’entreprise, il fut determiné audit Nantes, le dixiesme jour de mars 1560[1], de prendre la ville de Blois, en laquelle le Roy estoit pour lors, et que l’on prendroit cinq cens hommes de chaque province pour accompagner les executeurs de l’entreprise. Cela conclu, chacun se retira de la ville de Nantes, et La Renaudie s’en alla à Blois faire son rapport au prince de Condé qui estoit avec le Roy, lequel trouva la conclusion bonne, pourveu que le

  1. Le dixiesme jour de mars 1560. Cette assemblée de Nantes eut lieu au mois de février, et Castelnau le reconnoît lui-même, puisqu’il dit un peu plus loin que l’entreprise d’Amboise devoit s’exécuter le 10 mars, et que des obstacles imprévus la firent remettre au 16.