Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/490

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Piles, qui trouvoit ces conditions de rendre la ville, les dix jours passes, fort rudes, fit quelque difficulté de signer la capitulation que Sa Majesté avoit accordée ; mais enfin, ayant requis qu’il ne seroit tenu de la rendre qu’il n’eust eu auparavant des nouvelles de La Personne, ce qui luy fut accordé, il la signa.

Sur ces entrefaites, ceux de Xaintes ayant eu advis que Piles parlementoit, de crainte d’estre assiegez abandonnerent la ville, où aussitost il fut envoyé dix compagnies de gens de pied et quelque cavalerie. Durant cette trêve, les catholiques et les huguenots se visitoient en toute liberté, et, le temps des dix jours expiré, Biron se présenta pour sommer les assiegez de leur promesse, auquel Ples fit response qu’il ne le pouvoit faire sans attendre nouvelles de La Personne : finalement, après plusieurs repliques de part et d’autre, il accorda que si le lendemain il n’entendoit de ses nouvelles et qu’il n’eust point de secours, il rendroit la place à Guitinières, lequel croyant la reddition, y estoit allé le jour mesme, pour prendre possession du gouvernement que le Roy luy avoit donné.

Le lendemain, dix-huitiesme novembre, Biron ayant envoyé un trompette à Piles pour le sommer de sa promesse, il luy manda qu’il avoit eu le secours qu’il attendoit, qui estoit toutesfois seulement de cinquante chevaux conduits par Sainct-Surin, lequel y entra à six heures du matin, pour le mauvais ordre des corps de gardes qui le laissèrent passer se disant amy et commandé pour les visiter : lors les ostages furent rendus de part et d’autre, et commença-t-on une autre batterie aux tours du chasteau et plates-formes qui estoient au devant d’iceluy, si bien qu’en peu de temps la porte de