Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/505

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chacun ; et promirent et jurerent lesdits princes avec l’Admiral et autres chefs huguenots de la garder inviolablement, comme Sa Majesté avoit fait, accompagnée de la Reyne sa mere, des ducs d’Anjou et d’Alençon ses frères, et autres de son conseil, laissant à dire la teneur et particularitez de l’edict de paix, d’autant qu’il est imprimé ; par la lecture duquel et le discours des choses qui se sont passées, à beaucoup desquelles j’ay esté employé, tant pour establir à La Rochelle et Guyenne les edicts de pacification, et traiter d’affaires importantes avec la reyne de Navarre, princes et Admiral, et reconfirmer les nouvelles alliances avec l’Angleterre, où, après la Saint-Barthelemy, je fus renvoyé une autre fois, avant d’y estre ambassadeur ordinaire, sur le mescontentement que la reyne d’Angleterre avoit des massacres qui s’estoient commis en beaucoup d’endroits sur les huguenots, afin de la remettre en meilleure intelligence avec le Roy, d’autant qu’elle estoit conseillée de s’en despartir, et pour la prier aussi de lever sur les saincts fonds de baptesme la fille de Sa Majesté avec l’Impératrice, ce qu’elle accorda contre l’opinion de la piuspart de ceux de son conseil, et le désir de tous les Anglois, dont je traiteray sans passion au huitiesme livre[1], tu pourras juger, mon fils, et ceux qui liront ces Memoires, s’ils estoient un jour mis en lumière, à qui il a tenu si l’edict de la paix, tant d’une part que d’autre, a esté mal observé, et cognoistras, parce qui en est depuis advenu, que le glaive spirituel, qui est le bon exemple des gens d’eglise, la

  1. Au huitiesme livre. Ce livre n’existe pas.