Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/64

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tinent à Alexandre ; celle de Catilina par une garce qu’entretenoit l’un des conjurez ; et celle du grand prieur de Capoue, frere du feu mareschal de Strossy, dressée de nostre memoire contre la ville de Gennes, qu’il avoit resolu de prendre et saccager, fut aussi decouverte par une courtisane qui l’avoit sceu d’un soldat ; mais celle d’Amboise fut decouverte au secretaire du cardinal de Lorraine par l’un des plus affectionnez protestans[1], et qui recevoit ordinairement les complices en sa maison, Dieu reservant le chastiment des grands en un autre temps, auquel chacun a ressenty les effets inevitables de sa justice.

  1. Par l’un des plus affectionnez protestans : par l’avocat Desavenelles, comme on l’a vu plus haut. Cet homme ne quitta point sa religion : il passa en Lorraine, où, sur la recommandation des Guise, il obtint une place dans la magistrature. De Thou pense que ce ne fut point par intérêt qu’il découvrit la conjuration, mais parce qu’il fut effrayé des suites qu’elle pouvoit avoir. Quoiqu’il fût zélé protestant, il pensoit que, sous un gouvernement légitime, tout complot est criminel.