Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/66

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lettres patentes, que ce n’estoit contre Sa Majesté et son Estat que les protestans s’estoient revoltez et vouloient prendre les armes, mais pour la deffence de leurs vies, personnes et biens, et pour le zele qu’ils avoient à leur religion.

Ce que par mesme moyen, et par plusieurs autres intentions, ils s’efforçoient de faire entendre aux princes estrangers, principalement aux protestans d’Allemagne et d’Angleterre, lesquels, se laissans incontinent persuader aux impressions qui leur estoient données, en escrivoient à leurs ambassadeurs residens en France, afin d’animer tous les François contre la maison de Guise. Mais ils s’abusoient, car plus ils escrivoient contr’eux, plus ils rehaussoient leur credit, parce qu’ils avoient les catholiques partisans et favorables avec l’authorité du Roy.

Mais en cet endroit je me licencieray un peu de laisser les affaires de France, pour dire quelque chose des royaumes d’Angleterre et d’Escosse, où j’ay eu à traicter plusieurs grandes et importantes negociations pour le service des roys, tant avec la reyne Elizabeth que Marie Stuart, veuve du roy François second. Quant à Elizabeth, reyne d’Angleterre, aucuns ont voulu discourir et escrire de son titre à la couronne d’Angleterre, peut-estre selon leurs opinions et passions. Tant y a qu’il est certain que Henry huictiesme, roy d’Angleterre, son pere, estoit de la maison de Lancastre du costé paternel, et d’Yorck du costé maternel, toutes deux reunies ensemble ; ce qui appaisa toutes les guerres civiles et troubles du royaume.

Le roy Henry avoit un frere aisné nommé Artus, et deux sœurs, Marguerite et Marie, dont l’aisnée fut