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SUR LES MÉMOIRES DE DU GUESCLIN

mort duquel fut inconnue envers le menu peuple, dont il fut grand murmuration, et en furent les gens si ébahis que chacun s’en émerveilloit. »

Il n’y a rien là de ce qu’on aime à trouver dans des Mémoires. On n’y voit ni la basse extraction de De Brosse, qui avoit été barbier de saint Louis, ni son élévation rapide, que l’on ne peut attribuer qu’à la foiblesse du roi Philippe, ni l’abus qu’il fit de son pouvoir, ni ses intrigues criminelles, qui avoient pour objet de mettre le trouble dans la famille royale, et qui attirèrent sur lui le plus honteux et le plus terrible châtiment. Un ouvrage qui, comme cette histoire, ne retrace que les faits sans détails et sans développemens, peut être utile à consulter, mais ne sauroit être classé parmi les Mémoires.

Nos recherches n’ont pas été plus heureuses que celles des premiers Éditeurs. Il existe à la Bibliothèque du Roi, sur les règnes de Philippe-le-Hardi, de Philippe-le-Bel, de Louis X, de Philippe V, de Charles-le-Bel, de Philippe-de-Valois et de Jean-le-Bon, un grand nombre d’ouvrages plus anciens et plus curieux que ceux qui ont fixé l’attention des premiers Éditeurs. Nous les avons examinés avec soin, dans l’espoir d’enrichir notre Collection de quelques morceaux peu connus. Mais les uns sont écrits en latin, d’autres en rymes, c’est-à-dire, en prose péniblement rimée, et que la gêne des vers rend encore plus barbare et plus inintelligible ; d’autres remontent jusqu’à l’origine de la monarchie, jusqu’au roi Priam, et même jusqu’à Adam. Deux histoires se rapprochent cependant davantage du cadre que nous avons adopté.

La première est une Chronique du règne du roi