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précis des guerres


tions plus dures à sa délivrance. Jean, fatigué de sa captivité, avoit consenti à restituer toutes les provinces conquises sur l’Angleterre depuis Henri II, et à dispenser le monarque anglais de l’hommage pour ses diverses possessions en France. Le traité fut envoyé à Paris, mais les États-généraux refusèrent de le ratifier. Aussitôt Édouard, qui, pendant la trêve avoit fait d’immenses préparatifs, descend à Calais avec cent mille hommes. Le Dauphin ne pouvant arrêter sa marche, avoit pourvu à la défense des places, y avoit fait transporter les vivres, les fourrages et les effets précieux : les campagnes restoient abandonnées à l’ennemi. Le roi d’Angleterre parcourt les provinces sans rencontrer d’obstacles, et achève de détruire ce qui avoit échappé à la fureur des bandes et des paysans. Il attaque Rheims, où il veut se faire sacrer roi de France ; mais les habitans, animés par leur archevêque, lui opposent une résistance si vigoureuse qu’il est obligé de lever le siège. Il se venge de ce mauvais succès en pillant la Champagne, en rançonnant la Bourgogne, en ravageant le Nivernois, la Brie et le Gatinois ; puis il se présente devant Paris, où le Dauphin s’étoit enfermé. Il essaie en vain de l’exciter à une bataille, ne peut lui faire changer son plan de défense, et va porter le ravage dans le Maine, dans la Beauce et dans les environs de Chartres. Sa position commençoit néanmoins à l’inquiéter ; il n’avoit pu s’emparer encore d’aucune ville importante ; le pays, ruiné par ses troupes ne lui fournissoit plus de vivres ; il n’étoit pas plus avancé que lorsqu’il étoit entré en France, et il craignoit de perdre son armée en prolongeant cette expédition ; mais son orgueil avoit peine à y re-