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ANCIENS MÉMOIRES

qui s’étoient conservées dans l’obeïssance. Arras, Amiens, Tournay, Noyon furent des premières à ne luy pas manquer au besoin : ce fut d’elles qu’il tira beaucoup de soldats et d’argent pour faire et pour entretenir un corps de troupes assez considérable, pour tenir tête à ses ennemis. Il en marqua le rendez-vous dans un certain château que l’on nommoit Maiiconseil, où Bertrand vint luy faire offre de ses services et s’embarquer dans son party.




CHAPITRE VIII.


De l’attaque que Bertrand fit du château de Melun, qu’il enleva d’assaut et sous les jeux de Charles, Dauphin, regent de France.


Les Anglois s’étant emparez de Melun, situé sur la Seine, incommodoient extremement la ville de Paris, qui commençoit à crier famine, parce que les ennemis s’étans rendus maîtres de la rivière arrétoient et confisquoient tous les bateaux qui y portoient des vivres et des marchandises. Le régent apprehendant que s’il ne levoit cet obstacle, les Parisiens se pouroient soulever contre luy, prit la résolution d’aller forcer cette place à la tête de tout ce qu’il pouroit ramasser de gens choisis et déterminez. Il partit de Paris avec un corps de troupes fort considerable. Bertrand l’y suivit, accompagné de tous les braves dont il avoit éprouvé la valeur dans toutes les expéditions qu’ils avoient faites en Bretagne avec luy. Le baron de Mareiül étoit gou-