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SUR DU GUESCLIN.

point abandonner dans une occasion de cette consequence, et de vouloir bien tenter, avec ses gens, le secours d’une ville dont la prise pouvoit traîner aprés elle la perte de toute la Bretagne, à laquelle il avoit plus de droit que Jean de Monfort. Ce prince luy fit dire aussi qu’il auroit une reconnoissance éternelle de ce bon office, qu’il attendoit de lui ; qu’il le recompenseroit par des bienfaits reëls, et ne seroit point ingrat à l’égard de tous les officiers qui le seconderoient dans cette expédition. Bertrand les chargea de dire de sa part à leur maître, qu’il pouvoit compter non seulement sur luy, mais aussi sur toute son armée, qui marcheroit incessamment au secours d’Auray.




CHAPITRE XII.


Du siege que Jean de Monfort mit devant la citadelle d’Aüray, qui tenait pour Charles de Blois et pour qui Bertrand mena de fort belles troupes, à dessein de secourir la place.

La souveraineté de Bretagne étoit toûjours contestée entre ces deux princes, Charles de Blois et Jean de Monfort. Les François épousoient le party du premier, et les Anglois celuy du second. L’armée que mena ce dernier devant Aüray, comptoit beaucoup d’étrangers dans son corps, et ceux qui tenoient le premier rang entre les commandans, étoient presque tous Anglois. Jean de Chandos, Robert Knole, Hugues de Caurelay faisoient, avec toutes les troupes qu’ils avoient amené