Angleterre [1123], les ministres du jeune roi Henri III crurent qu’au moment où l’autorité du nouveau Roi
n’étoit pas encore affermie, ils pourroient obtenir la
restitution de la Normandie et des autres provinces
confisquées sous le dernier règne. Mais Louis VIII
trouvoit un royaume florissant, des vassaux soumis,
tandis que l’Angleterre, livrée aux factions, n’avoit
pas d’armée pour appuyer sa demande. Les ambassadeurs
essuyèrent un refus ; la trêve de quatre ans, conclue
en 1219, expiroit ; Louis profita de ce que Henri,
son vassal, avoit manqué à son devoir en ne paroissant
pas à son sacre, comme duc de Guyenne, et confisqua
de nouveau tous les fiefs mouvans de la Couronne, qui
avoient appartenu aux rois d’Angleterre. Il entra dans
le Poitou et s’empara de quelques villes que les Anglais
possédoient encore dans cette province. Les ministres
de Henri III tentent un dernier effort, équipent
une flotte, mettent Richard, frère de leur jeune monarque,
à la tête des troupes, descendent à Bordeaux,
espérant que leur armée se grossiroit de la noblesse du
pays. En effet, les restes de la faction anglaise se rassemblent
sous leurs étendards ; ils obtiennent d’abord
quelques avantages. Mais bientôt Richard est obligé de
fuir devant les armées françaises ; il se rembarque
pour l’Angleterre. Louis pouvoit librement poursuivre
ses conquêtes : il le devoit peut-être ; il se laisse fléchir
par les prières de Henri, que le Pape appuyoit, consent
à renouveler la trêve, moyennant une somme de
trente mille marcs d’argent, que l’Anglais lui paie
pour les frais de la guerre, meurt l’année suivante en
combattant les Albigeois, et laisse le trône à Louis,
son fils aîné, âgé à peine de onze ans. Nous passerons
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précis des guerres