des Croisés sur les côtes de Tunis, lorsque la mort
de saint Louis le plaça sur le trône [1270]. De retour
en France, après avoir rendu les derniers devoirs à son
illustre père, il prit possession du Poitou et du comté
de Toulouse, qui revenoient à la couronne par héritage
du comte et de la comtesse de Toulouse, morte
sans enfans. Le Poitou avoit été l’apanage d’Alphonse
de France, frère de saint Louis ; Raymond VII, père
de la comtesse, avoit rendu son comté réversible lors
du mariage de sa fille. Cette succession augmentoit
considérablement le domaine royal, auquel saint Louis
avoit déjà ajouté les comtés du Perche, de Mâcon, de
Namur, les vicomtés de Béziers, de Carcassonne, et
grand nombre d’autres seigneuries disséminées sur divers
points du royaume. L’Angleterre revendiquoit le
Quercy et l’Agénois, en vertu du dernier traité conclu
avec saint Louis ; mais cette réclamation n’eut pas
de suite pour le moment. Édouard I ayant succédé
à son père Henri III, vint à Paris rendre hommage à
Philippe, et fut obligé de se soumettre au jugement
des pairs de France, pour un démêlé qu’il eut avec
Gaston de Moncade, l’un de ses vassaux d’Aquitaine.
Les pairs prononcèrent en sa faveur ; mais l’orgueil
du monarque anglais n’en fut pas moins humilié de
cet acte de dépendance. Cependant il n’y eut pas de
rupture entre les deux couronnes : la France, florissante
et tranquille, étoit trop redoutable pour être
attaquée impunément ; et l’Angleterre, toujours déchirée
par des factions, se seroit exposée à perdre ses
possessions du continent, si elle eût rompu les traités.
D’ailleurs Édouard avoit besoin de la paix pour achever
la conquête du pays de Galles.
Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/59
Apparence
Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
précis des guerres