ses excès excusèrent ceux de ses ennemis ; et ses profusions
lui firent perdre l’amour des peuples qu’il surchargea
d’impôts. On ne doit pas omettre ici que ce
fut lui qui réunit la ville de Lyon à la Couronne. La
ville et le comté de Lyon avoient été donnés en dot
à Mathilde de France, fille de Louis-d’Outre-Mer,
lorsqu’elle épousa Conrad, roi d’Arles. Le royaume
d’Arles ayant été réuni à l’Empire, Frédéric I se considéra
comme haut seigneur du comté qu’il abandonna
à l’archevêque Héraclius de Montboissier, avec le titre
d’exarque ou vicaire de l’Empire, pour lui et pour
ses successeurs. Cependant les rois de France, malgré
cette donation, n’avoient point renoncé au droit de
suzeraineté ; car on voit Philippe-Auguste ratifier un
traité conclu entre l’archevêque et le comte de Forez.
Saint Louis ayant été choisi pour arbitre entre le
chapitre et les habitans, mit en sa main la justice séculière
de la ville ; Philippe-le-Hardi ne rendit la
juridiction au nouvel archevêque qu’après lui avoir
fait prêter serment de fidélité. Ainsi la ville de Lyon
étoit sous la protection de la France, mais se gouvernoit
elle-même en vertu de ses privilèges. Sous
Philippe-le-Bel, ses habitans s’élevèrent contre les
prétentions de leur archevêque ; ils s’adressèrent au
Roi, qui nomma un gardiateur de la ville ; et, afin de
se concilier le chapitre, il donna aux chanoines le
titre de comtes de Lyon. Sur ces entrefaites, Pierre
de Savoie ayant été promu au siège archiépiscopal,
refusa de prêter serment de fidélité ; il souleva les
habitans, et s’empara de la forteresse de Saint-Just,
qui dépendoit directement du royaume. Le Roi qui
ne cherchoit qu’une occasion pour assurer sa souve-
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Apparence
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entre la france et l’angleterre.