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entre la france et l’angleterre.

Philippe de Valois étoit donc en possession de la régence lorsque la Reine accoucha d’une fille, et à l’instant il fut proclamé roi, avec l’assentiment unanime de tous les ordres du royaume. En vertu du traité conclu sous Philippe-le-Long, la Navarre devoit, à défaut de postérité masculine de ce Roi, retourner à la princesse Jeanne, fille de Louis-le-Hutin. Charles-le-Bel avoit conservé cette couronne en faisant de nouvelles concessions, mais toujours sous la condition du droit de retour en faveur de Jeanne. Édouard, non content d’élever des prétentions sur la France, en élevoit aussi sur la Navarre, comme étant fils de la sœur des deux derniers rois. Philippe assembla les principaux seigneurs navarrois, et de leur avis déclara que le trône de Navarre appartenoit à Jeanne et au comte d’Évreux, son mari. La princesse renonça solennellement à toutes prétentions sur la Champagne et sur la Brie, qui, sous Philippe-le-Long, avoient été réunies à la Couronne. Cet acte de justice et de désintéressement étoit de bon augure au commencement du règne de Philippe de Valois, et les succès qu’il obtint bientôt après en Flandre, semblèrent confirmer ces heureux présages. Les Flamands s’étaient révoltés et avoient chassé leur comte de ses États. Dans cette province ce n’étoient plus les nobles qui dominoient ; les habitans, enrichis par le commerce, avoient secoué le joug du régime féodal. Ils s’étoient choisi un chef, « et commettoient, dit Hume, tous les désordres et toutes les insolences dont une populace furieuse et insensée est capable, lorsqu’elle a le malheur d’être livrée à elle-même. » Philippe entra en Flandre avec son