Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/100

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les plus grands châtimens quand ils en abusent.

Beaucoup croient que le peu de soin que ce prince a eu d’accomplir la pénitence qui lui fut donnée lorsqu’il reçut l’absolution de l’hérésie, n’est pas la moindre cause de son malheur.

Aucuns estiment que la coutume qu’il avoit de favoriser sous main les duels, contre lesquels il faisoit des lois et des ordonnances, en est une plus légitime cause.

D’autres ont pensé que, bien qu’il pût faire une juste guerre pour l’intérêt de ses alliés, qu’encore que ravoir le sien soit un sujet légitime à un prince de prendre les armes, les prendre sous ce prétexte, sans autre fin que d’assouvir ses sensualités au scandale de tout le monde, ne fut pas un foible sujet d’exciter le courroux du Tout-Puissant.

Quelques autres ont eu opinion que n’avoir pas ruiné l’hérésie en ses États a été la cause de sa ruine.

Pour moi, je dirois volontiers que ne se contenter pas de faire un mal s’il n’est aggravé par des circonstances pires que le mal même, ne se plaire pas aux paillardises et adultères s’ils ne sont accompagnés de sacriléges, faire et rompre des mariages pour, à l’ombre des plus saints mystères, satisfaire à ses appétits déréglés, et, par ce moyen, introduire une coutume de violer les sacremens, et mépriser ce qui est de plus saint en notre religion, est un crime qui, à mon avis, attire autant la main vengeresse du grand Dieu, que les fautes passagères de légèreté sont dignes de miséricorde.

Mais ce n’est pas à nous à vouloir pénétrer les conseils de la sagesse infinie ; ils sont impénétrables aux