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Roi son fils à Reims, où elle le mena à cette fin. Pendant ce voyage le duc de Guise demeura dans Paris à cause de la dispute qu’il avoit pour les rangs avec le duc de Nevers, qui, étant en son gouvernement, sembloit le devoir précéder en cette occasion.

Le Roi fut sacré le 17 d’octobre, et le 18 il reçut l’ordre du Saint-Esprit. M. le cardinal de Joyeuse et M. le prince le devoient aussi recevoir ; mais le cardinal s’en excusa, parce que l’état présent des affaires rendant M. le prince plus considérable que lui, il ne voulut pas faire juger la dispute qui étoit entre eux pour la préséance, ce dont l’événement n’eût pu être que mauvais au service du Roi, pour le mécontentement de M. le prince s’il eût perdu sa cause, ou à l’Église si le cardinal de Joyeuse fût déchu de la possession où les cardinaux sont de tout temps de précéder tous les souverains, excepté les rois.

Pendant le voyage du Roi, qui fut de retour à Paris le 30 du mois, le duc de Bouillon, qui, pour n’avoir pas parachevé l’union qu’il avoit commencée entre les princes du sang et les grands du royaume attachés à leurs intérêts, n’en avoit pas perdu le dessein, renoua cette affaire durant le séjour que le Roi fit à Reims, à l’insu de la Reine et des ministres, qui en furent fort fâchés.

Pour mieux confirmer cette union, lorsque le Roi partit de Reims pour venir à Paris, il mena lesdits princes, les ducs de Longueville, de Nevers, le marquis de Cœuvres et quelques autres à Sedan, où il étreignit la nouvelle liaison qu’il avoit faite, par un second nœud pour la rendre indissoluble.

Ensuite, pour avoir plus de lieu de faire ses af-