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de l’alliance projetée entre M. le comte et le marquis d’Ancre, firent connoître à la Reine qu’un tel esprit seroit très-dangereux auprès d’un héritier présomptif de la couronne.

Le marquis d’Ancre ne l’ayant pas assisté en cette occasion comme il le désiroit, il en eut un tel ressentiment, qu’il le quitta et se joignit tout-à-fait au comte de Soissons.

Tandis que la Reine applique son esprit à défendre l’autorité royale de beaucoup de menées qui se firent lors à la cour, elle ne perd pas le soin de la conservation des alliés du Roi.

Un grand tumulte s’étant élevé à Aix-la-Chapelle, premièrement des catholiques contre les protestans, puis des uns et des autres contre le magistrat, tout l’orage tomboit sur les jésuites, qui étoient perdus sans la protection du nom de Sa Majesté.

La source de ce tumulte fut que l’Empereur, en l’an 1598, avoit mis cette ville au ban de l’Empire, parce que les protestans en avoient chassé le magistrat catholique, lequel étant rétabli en son autorité par l’archevêque de Cologne, pour revanche de l’injure qu’il avoit reçue, empêcha qu’aucun autre exercice fût fait dans la ville et dans son territoire, que celui de la religion catholique.

Les protestans, qui supportoient impatiemment cette interdiction, ne virent pas plutôt, en 1610, la ville de Juliers prise et mise en la puissance des princes de Brandebourg et de Neubourg, qu’ils allèrent publiquement au prêche sur les frontières de Juliers.

Le magistrat s’y opposa, et fit défenses de conti-