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d’icelle ; le tout jusqu’à ce que l’Empereur et les électeurs en eussent autrement ordonné.

Les pères jésuites furent rétablis, comme aussi les magistrats catholiques qui avoient été démis en ce tumulte. Il fut arrêté qu’à l’avenir les habitans ne pourroient plus recourir aux armes ni procéder par voie de fait. Toutes ces conditions furent reçues et jurées de tous, tant catholiques qu’autres, et la paix par voie amiable rétablie en ce lieu, dont elle avoit été bannie avec grande violence. Cet accord fut fait le 12 d’octobre.

En ce même temps les jésuites n’eurent pas grand contentement, n’osant pas ouvertement reprendre la poursuite de la cause qu’ils avoient intentée l’année précédente, pour l’enregistrement des lettres patentes portant permission d’enseigner publiquement en leur collége de Paris. Ils faisoient enseigner par des maîtres gagés les pensionnaires qu’ils avoient permission de tenir en leur maison ; l’Université s’y opposa, et n’oublia pas de renouveler contre eux les vieilles querelles, qu’ils étoient ennemis des rois, qu’en l’usurpation du royaume de Portugal faite par le roi Philippe ii d’Espagne, tous les autres ordres étant demeurés fermes en la fidélité qu’ils devoient à leur roi, ils en avoient été seuls déserteurs, et s’étoient mis du parti dudit Philippe ; que plusieurs de leur société avoient écrit contre le Roi ; qu’il y en avoit d’entre eux qui avoient justifié l’attentat de Jacques Clément ; que si on avoit pardonné à d’autres compagnies qui avoient failli, leur faute n’étoit pas universelle, comme les fautes des particuliers d’entre eux sont suivant les maximes de tout leur ordre ;