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dudit sieur de Villeroy, il fut résolu avec les princes que celui qui avoit la faveur n’oublieroit rien de ce qu’il pourroit pour rabattre l’autorité des ministres et élever les princes, dont ils se promettoient beaucoup.

La première affaire qui fut mise sur le tapis à leur retour, fut celle des articles des deux mariages. Quelques-uns conseillèrent à M. le comte de ne pas donner son consentement, et d’empêcher aussi celui de M. le prince, jusques à ce qu’il eût Quillebeuf qu’on lui avoit fait espérer. Il avoit quelque inclination à ce faire ; mais il en fut empêché par les caresses qui lui furent faites à son arrivée, et le conseil que lui en donna le maréchal de Lesdiguières, qui n’étoit pas encore détrompé de l’espérance qu’on lui donnoit de le faire duc et pair.

Y ayant donné leur consentement, on fait et on reçoit en même temps de célèbres ambassades ; le duc de Pastrane vient en France, le duc du Maine va en Espagne, les contrats sont passés avec solennité de part et d’autre ; le roi d’Espagne, pour favoriser la France, ordonne que la fête de ce grand saint que nous avons eu pour roi sera solennisée dans ses États.

Il y avoit en ce temps un grand différend entre les ecclésiastiques de ce royaume et le parlement, sur un livre intitulé De ecclesiasticâ et politicâ potestate que Richer, syndic de la Faculté de théologie, fit imprimer sans y mettre son nom, dans lequel il parloit fort mal de la puissance du Pape en l’Église.

Plusieurs s’en scandalisèrent. L’auteur fut incontinent reconnu ; la Faculté étoit prête de s’assembler