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voyer ledit sieur de Brassac pour essayer à ce coup de mettre l’autre dehors, tout le monde jugeant la chose encore assez facile. Enfin la timidité du conseil de ce temps l’emporta, et il fut résolu d’écouter ceux du cercle qui étoient à La Rochelle, et le sieur de Rohan : là-dessus leurs propositions furent que derechef l’on s’accommoderoit, pourvu qu’on donnât récompense audit sieur de Brassac de la lieutenance de roi de Saint-Jean.

Et, d’autant qu’en même temps le sieur de Préaux, gouverneur de Châtellerault, mourut, la Reine voulut qu’on fît sa démission de la lieutenance en faveur de celui que nomma ledit sieur de Rohan, et qu’il eût le gouvernement de Châtellerault, ce qui fut exécuté.

Cette assemblée de La Rochelle fut prévue longtemps auparavant, et, sur les avis que Leurs Majestés eurent que les séditieux et mécontens de l’assemblée de Saumur la vouloient tenir sans son autorité et permission, Le Coudray, conseiller au parlement de Paris, qui avoit accoutumé d’aller tous les ans à La Rochelle pour ses affaires particulières, y fut envoyé par Leurs Majestés avec commission d’intendant de la justice, et avec charge d’avoir l’œil aux mouvemens qui se pourroient élever à La Rochelle, empêcher que l’assemblée ne se fît si on la vouloit entreprendre, et donner avis à Leurs Majestés de ce qui seroit nécessaire de faire pour leur service en cette occasion.

Le peuple en eut quelque avis, mais non selon la vérité, qui n’est jamais naïve ni nue dans les bruits, mais déguisée et enveloppée de faussetés, selon la passion de ceux qui les font courir parmi les peuples.