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intelligence avec ses amis. Puis, venant peu à peu au joindre, il dit qu’une seule chose l’y pourroit faire condescendre, qui est que cela servît à les faire rappeler à leur contentement ; qu’il ne vouloit néanmoins se résoudre qu’il n’eût l’avis de M. de Bouillon, qu’il lui sembloit difficile d’avoir de si loin, les choses ne se pouvant écrire comme elles se pouvoient dire ; toutefois qu’il lui en écriroit, non lui découvrant encore l’affaire tout entière, de peur qu’il en pût faire part à M. le prince, qu’il ne vouloit pas qui en sût rien, mais lui donnant simplement avis de la recherche que les ministres faisoient de son amitié, lui demandant le sien sur ce sujet, et le priant de tenir l’un et l’autre secret.

Quant à celui qui avoit porté la parole au marquis de Cœuvres, il lui fit réponse qu’il ne pouvoit entendre à cette ouverture sans être premièrement assuré que la Reine l’auroit agréable ; cela étant, qu’il l’agréeroit volontiers ; mais qu’il avoit si peu de crédit auprès d’elle, qu’il n’osoit pas lui en donner parole, et qu’il se remettoit à eux de lui en parler.

Le président Jeannin se chargea de le faire trouver bon à la Reine, lui en parla, et lui fit agréer ; et ensuite le marquis de Cœuvres et lui commencèrent à en traiter. Il est incertain si ce traité se faisoit avec participation du chancelier, ou si M. de Villeroy le lui cachoit. Le premier a témoigné n’en avoir rien su, l’autre au contraire a toujours protesté lui en avoir fait part, comme n’ayant eu en cette affaire autre dessein que de leur conservation commune. Mais, soit qu’il le lui eût célé, ou que le chancelier lui en portât envie, craignant de le voir, par cette alliance,