Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/283

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dent Miron celui du tiers-état. Sa Majesté, pour plus promptement donner ses réponses aux cahiers des États, commanda que sur chaque matière on fit extrait de ce qui en étoit demandé dans les trois cahiers, et ordonna quelques-uns des plus anciens de son conseil pour examiner les choses qui regarderoient l’Église, les maréchaux de France et le sieur de Villeroy pour celles qui concerneroient la noblesse et la guerre, les présidens Jeannin et de Thou, et les intendans pour celles des finances, et autres personnes pour les autres matières contenues dans leurs cahiers.

Cependant, pour ce que quelques députés des États, qui étoient de la religion prétendue, s’étoient émus sur la proposition que quelques-uns des catholiques avoient faite, que le Roi seroit supplié de conserver la religion catholique selon le serment qu’il en avoit prêté à son sacre, Sa Majesté fit, le 12 de mars, une déclaration par laquelle elle renouvelle les édits de pacification ; et pour ce que le temps étoit venu que l’assemblée de ceux de ladite religion prétendue se devoit tenir pour élire de nouveaux agens, le Roi la leur accorda à Gergeau, bien qu’il changeât depuis ce lieu en la ville de Grenoble.

Quelque presse que l’on apportât à l’examen des cahiers des États, les choses tirant plus de longue qu’on ne s’étoit imaginé, Sa Majesté jugea à propos de congédier les députés des États, et les renvoyer dans leurs provinces ; et, afin que ce fût avec quelque satisfaction, elle leur manda que les chefs des gouvernemens des trois ordres la vinssent trouver, le 24 de mars, au Louvre, où Sa Majesté leur dit qu’elle étoit résolue d’ôter la vénalité des charges et offices,