Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/305

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Roi. On lui a envoyé défendre d’assister aux États, pour y proposer ce qu’il jugeroit nécessaire pour le service du Roi ; on s’est moqué des remontrances du parlement. On a entrepris contre sa vie et celle des autres princes : on reçoit toutes sortes d’avis, dont l’argent entre en la bourse du maréchal d’Ancre, qui, depuis la mort du feu Roi, a tiré 6,000,000 de livres ; qu’il n’y a accès aux charges que par lui, qui ordonne de toutes choses à sa discrétion ; qu’il a, durant les États, voulu faire assassiner Riberpré ; qu’il a depuis peu fait tuer Prouville, sergent-major d’Amiens ; que ceux de la religion prétendue se plaignent qu’on avance ces mariages afin de les exterminer pendant le bas âge du Roi ; qu’on voit courir des livres qui attribuent les malheurs de la France à la liberté de conscience que l’on y a accordée, et à la protection que l’on y a prise de Genève et de Sedan ; que le clergé, assemblé à Paris à la face du Roi, a solennellement juré l’observation du concile de Trente sans la permission de Sa Majesté : ce qui fait qu’il la supplie de vouloir différer son partement jusqu’à ce que ses peuples aient reçu le soulagement qu’ils espèrent de l’assemblée des États, de faire cependant vérifier son contrat de mariage au parlement, ainsi que par les termes d’icelui elle y est obligée, et déclarer qu’aucuns étrangers ne seront admis aux charges du royaume, ni même aux offices domestiques de la Reine future ; enfin qu’il proteste que, si on continue à lui refuser tous les moyens propres et convenables à la réformation des désordres, il sera contraint d’en venir aux extrémités par la violence du mal.