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mandé au maréchal et à lui avoit été pour se dépêtrer de M. de Bouillon qui l’y contraignoit, et qu’il ne croyoit pas qu’il dût sitôt exécuter ce commandement, qu’il avoit dessein de contre-mander aussitôt qu’il eût été hors de la présence dudit duc.

Barbin lui répondit que le maréchal étoit parti, et que ce n’étoit point pour ce que M. le prince lui avoit mandé, d’autant qu’il en avoit le dessein auparavant.

Dès qu’il fut retiré, Viré, premier secrétaire de M. le prince, entra, qui lui dit la même chose et beaucoup de mauvaises paroles contre l’archevêque, qui avoit eu si peu de jugement que d’exécuter si inconsidérément une chose qui lui avoit été commandée par M. le prince, en présence d’un homme qu’il savoit bien qui violentoit son esprit. Quand il lui eut dit aussi que le maréchal étoit parti, il fit de grandes exclamations, soit parce que le maréchal leur fût échappé, soit pour ce que son maître fût en effet marri de l’avoir offensé jusqu’à ce point ; mais il en devoit être marri pour autre cause qui étoit plus essentielle et lui importait davantage que celle-là, qui étoit que s’il fût demeuré à Paris on n’eût rien osé exécuter contre M. le prince, pour ce que la crainte du péril auquel il eût cru ensuite être exposé, et la fureur du peuple qui eût forcené contre lui, l’eût empêché d’y consentir, comme il avoua depuis à Barbin.

Les choses étant donc venues en cet état, l’union de ces princes se maintenant et publiant toujours de plus en plus, la Reine ayant eu avis certain qu’ils faisoient des pratiques par la ville pour débaucher le peuple et pour gagner les colonels et capitaines des