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Que toutes ces gratifications immenses n’ont de rien servi, au contraire semblent avoir donné occasion à leur malice de recommencer les mêmes soulèvemens, espérant d’en tirer toujours, par ce moyen, les mêmes avantages ; outre que les dépenses extraordinaires qu’il a fallu faire pour s’opposer à leurs rebellions, ayant coûté de compte fait plus de vingt millions, ils espèrent enfin tellement épuiser les finances du Roi, qu’il n’ait plus le moyen de les empêcher de partager entre eux son royaume ;

Que les dissimulations et déguisemens de paroles qu’ils apportent sont pour le surprendre, et encore pour faire croire aux simples que ce n’est qu’à l’extrémité et par force qu’ils entrent en guerre ; que Sa Majesté, par sa prudence, s’est garantie de la surprise ; quant aux peuples, qu’ils sont tous détrompés, et n’y a plus personne en ce royaume qui ne connoisse que ces princes, ne respirant en apparence que le bien de l’État, par leurs effets lui procurent tout le mal qu’ils peuvent.

Leurs Majestés ayant considéré toutes ces choses, crurent qu’étant dans un temps où le malheur du siècle et de la nation porte les sujets à mépriser l’autorité du prince, qui ne peut être assez respectée, et la prudence d’un prince débonnaire l’obligeant à faire montre de plus de sévérité qu’en effet il n’en vouloit exercer, elles devoient, sans différer davantage, les déclarer, eux et leurs adhérens, criminels de lèse-majesté. Le Roi fit premièrement une déclaration particulière contre M. de Nevers et tous ceux qui étoient joints à lui, les déclarant atteints et convaincus dudit crime, si, dans quinze jours après la publication