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demander pardon, auquel cas il vouloit oublier tout le passé, se réservant à user de sa clémence envers ceux qui avoient adhéré à son parti, selon qu’il le jugeroit équitable, et que la moindre énormité de leur crime le permettroit.

Le comte d’Auvergne, qui commandoit l’armée du Roi en l’Ile-de-France, avoit aussi réduit de sa part à l’extrémité le duc de Mayenne et ceux qui lui adhéroient. Il assembla ladite armée aux environs de Crépy en Valois, assiégea Pierrefons le 24 de mars, et le prit le 2 d’avril.

De là il s’avança pour assiéger Soissons, s’attaquant à celle-là la première comme celle qui incommodoit plus Paris, jusqu’aux portes de laquelle il faisoit des courses, et comme la plus forte, et laquelle prise, Noyon, Coucy et Chauny, qui étoient les trois villes de son gouvernement qu’il tenoit encore au-delà de la rivière d’Aisne, n’eussent pas été non-seulement suffisantes de se défendre, mais d’attendre les troupes de Sa Majesté.

Le duc de Mayenne s’enferma dans ladite place avec douze cents hommes de pied et trois cents chevaux. Elle fut investie le 12, saluée du canon le 13, et si bien assaillie, que, quelque défense que le duc de Mayenne y pût faire, il n’avoit plus d’espérance que de mourir plutôt que de se rendre.

Les affaires étant en cet état, le parti des princes étant si bas de tous côtés qu’il n’avoit plus moyen de subsister, elles changèrent toutes en un instant par la mort du maréchal d’Ancre, qui fut tué le 24 d’avril par le commandement du Roi.

Il y avoit long-temps que ledit maréchal lui-même