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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/539

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taxés ? N’est-ce pas le garde des sceaux du Vair qui a fait la première déclaration sur l’emprisonnement de M. le prince contre lui et ses adhérens ?

M. de Villeroy n’a-t-il pas dit souvent à la Reine, sur le progrès des armes du Roi, qu’il ne restoit autre chose qu’à les poursuivre, qu’il ne manquoit à ses conseils que de les faire exécuter ? Depuis la chute même de la Reine, il n’a pu dissimuler qu’on lui avoit cette obligation, et à ses nouveaux ministres, d’avoir ouvert le chemin de conserver l’État, et empêcher les troubles, ne trouvant rien à redire en leur conduite, mais seulement en l’introduction, n’estimant pas leur autorité légitime pour ce qu’elle lui étoit préjudiciable.

De m’accuser moi et mes compagnons d’être espagnols, pour ce que nous avons ménagé l’intelligence, comment le peut-on sans en convaincre ceux qui en ont fait et conseillé l’alliance ; qui, aux oppositions des princes contre ce dessein, ont toujours répondu qu’elle étoit nécessaire au bien de cet État et au repos de nos voisins ?

Mais avec quelle franchise ai-je dit mes sentimens au maréchal quand le service du Roi l’a requis ? Lors même qu’il s’agissoit des Espagnols, ne trouva-t-on pas une de mes lettres dans les papiers du maréchal d’Ancre, par laquelle, ledit maréchal m’ayant écrit, sur l’occasion de l’union que les princes firent à Soissons, qu’il étoit d’avis, puisqu’il se trouvoit tant de mauvais Français, qu’on eût recours aux étrangers pour maintenir l’autorité du Roi, et qu’il étoit temps à ces fins de se servir des Espagnols, qui seroient bien aises en cela de nous faire ressentir un effet