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et leur dire qu’il la leur défendoit : ce qui fit qu’ils résolurent de la faire en la ville de Castel-Jaloux au premier de mai. Mais le Roi ayant donné commandement au parlement de Bordeaux et chambre de l’édit à Nérac, de procéder contre ceux qui y assisteroient, comme contre perturbateurs du repos public, les consuls de ladite ville, et ceux qui avoient charge des autres places de la Guienne tenues par les huguenots, refusèrent de l’y recevoir : autant en firent ceux de la ville de Tonneins, où, au refus de ceux de Castel-Jaloux, ils pensoient aller. De sorte qu’ils furent contraints de retourner en Béarn pour être hors du ressort de Bordeaux, et choisirent Orthez pour leur assemblée, qu’ils convoquèrent au 15 de mai. Le Roi fit une déclaration, par laquelle il déclaroit criminels de lèse-majesté tous ceux qui s’y trouveroient ; mais, nonobstant cela, ils ne laissèrent pas de la tenir, parce qu’ils avoient le parlement du pays à leur dévotion.

Le commissaire du Roi y arriva pour l’exécution dudit édit de la main levée et remplacement ; il y fut traité comme en terre ennemie ; il reçut mille outrages de paroles par les écoliers d’Orthez qu’on suscita contre lui, sans que le parlement ni le sieur de La Force, gouverneur, y missent aucun ordre ; et ledit parlement, par l’arrêt du 29 de juin, refusa de procéder à la vérification dudit édit, et ordonna que très-humbles remontrances seroient faites à Sa Majesté, pour la supplier de laisser les choses en l’état qu’elles étoient. Le Roi, en ayant eu avis, envoya une jussion audit parlement, sur laquelle ils donnèrent seulement un arrêt interlocutoire, suppliant Sa Majesté de pour-