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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS : [1649] 435 à M. le prince, et l’autre demeura à M. le cardinal. Dans le temps que ce traité fut près d’être réglé, M. le prince, pour avoir un prétexte spécieux de rompre avec la Fronde, envoya querir le président de Bellièvre, avec lequel il dit qu’il vouloit être éclairci d’une chose touchant les frondeurs, savoir : qu’au cas qu’il vînt à se brouiller avec M. le duc d’Orléans, s’ils ne se déclareroient pas pour lui. Sur quoi le président repartit qu’ils étoient parens si proches, qu’il ne pouvoit pas supposer que jamais ils se pussent brouiller.. Mais M. le prince persistant là-dessus à vouloir une parole décisive, Bellièvre dit qu’en ayant porté une de la part de toute la Fronde, il ne pouvoit décider sur ce qu’il lui demandoit ; qu’il alloit leur en parler à tous, et revenir sur ses pas lui en rapporter la réponse. 4 Les

frondeurs, après s’être bien consultés, connoissant d’ailleurs le penchant qu’avoit M. le prince de se raccommoder avec le cardinal sur le moindre avantage, et se souvenant encore combien il les avoit trompés de fois : toutes ces considérations leur donnèren* lieu de croire que cette proposition n’étoit faite que pour les mettre mal avec M. le duc d’Orléans, avec qui ils étoient fort bien. Ainsi ils résolurent de ne le point sacrifier à M. le prince, mais seulement de lui faire une réponse la plus douce et pourtant la plus indécise qu’ils pourroient : qui fut que tous les frondeurs étoient de l’opinion de M. de Bellièvre ; qu’ils ne pouvoient s’imaginer, non plus que lui, que deux princes d’un même sang, si proches parens, et qui par-dessus tout cela avoient tous deux de si bonnes intentions pour l’Etat, pussent jamais se voir brouiller .28,