Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 36.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


On ne songea plus, comme il a déjà été dit, qu’à chercher à Saint-Germain les moyens de réduire à l’extrémité Paris, qui ne pensoit qu’à se bien défendre. Le cardinal crut pendant quelque temps que le prince de Condé étoit alors d’intelligence avec son frère et avec M. de Longueville ; mais il connut dans la suite qu’il s’étoit mépris. Ce prince faisoit tout ce qui pouvoit dépendre de lui pour réduire les Parisiens à rentrer dans leur devoir : et, autant que j’ai pu en avoir connoissance, il n’épargnoit ni sa peine ni sa vie pour faire réussir son dessein.

La peur prit de telle manière au cardinal Mazarin, qu’il envoya ses nièces à Sedan. M. le prince fut recherché pour se rendre médiateur de l’accommodement des Parisiens, et parut disposé à le faire ; mais, quelque envie qu’il en eût, il n’oublia pour lors aucune des choses qui pouvoient convenir à un homme de guerre et à un fidèle serviteur du Roi. On s’aperçut bien toutefois qu’il n’approuvoit pas la conduite du cardinal, qui n’omit rien de ce qui dépendoit de lui pour faire en sorte que les Parisiens eussent recours à son intercession, affectant de vouloir procurer leur paix, sans que M. le duc d’Orléans et M. le prince y eussent aucune part.

Cependant les ennemis, ayant fait avancer leurs troupes, proposèrent d’envoyer quelqu’un à Saint-Germain, pour essayer de trouver les moyens d’ajuster les différends qui étoient entre les couronnes. On ne jugea point à propos de refuser cette ouverture, et l’on dépécha aussi quelqu’un sur la frontière pour recevoir cet envoyé, pour le conduire à la cour, et pour prendre garde qu’il n’écrivît ni ne reçût des