enri viii, roi d’Angleterre, avoit été défenseur de
la religion catholique tout le temps qu’il avoit bien
vécu avec la reine Catherine d’Autriche, fille de Ferdinand,
sa première femme ; mais comme ce mariage
avoit été fait par considération d’État, il n’avoit été
heureux qu’en cela. Il en avoit été bientôt dégoûté,
et n’étoit pas content de n’en avoir qu’une fille, qui
étoit madame Marie. D’ailleurs le cardinal Volsey,
qui avoit gagné ses bonnes grâces en le déchargeant
du soin des affaires d’État et le laissant abandonner
à toutes ses passions, lui faisoit entendre qu’on pouvoit
disputer la couronne à Marie, qu’on pourroit considérer
comme bâtarde à cause que Catherine étoit
veuve d’Artus son frère ; et encore qu’il l’eût épousée
avec dispense, il lui étoit fort aisé de faire déclarer
ce mariage nul. Ce prince, qui auroit bien voulu épouser
Anne de Boulen dont il étoit fort amoureux,
trouvant par les consultations faites en France et en
- ↑ Abrégé : Cette relation est très-curieuse en ce qu’elle contient des anecdotes peu connues. Nous n’en relèverons ni les omissions ni les inexactitudes, parce que nos remarques exigeroient trop de développemens, et que d’ailleurs l’histoire de la révolution d’Angleterre n’entre pas dans le plan de cette collection.