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MÉMOIRES

grain de hauteur ; et cette sorte de sérieux cache bien des défauts. Enfin elle étoit aimable, à tout prendre. Je suivis ma pointe, et je trouvai des commodités merveilleuses : je m’attirois des éloges de tout le monde, en ne bougeant de chez M. de Lizieux, qui logeoit à l’hôtel de Vendôme. Les conférences pour M. de Turenne furent suivies de l’explication des épîtres de saint Paul, que le bonhomme étoit ravi de me faire répéter en français, sous le prétexte de les faire entendre à madame de Vendôme et à ma tante de Maignelay, qui s’y trouvoit presque toujours. L’on fit deux voyages à Anet : l’un fut de quinze jours, et l’autre de six semaines : et dans le dernier voyage, j’allai avec[1]… à Anet. Je n’allai pourtant pas à tout, et je n’y ai jamais été : l’on s’étoit fait des bornes desquelles on ne voulut jamais sortir. J’allai toutefois très-loin et très-long-temps : mais' je fus arrêté dans ma course par son mariage, qui ne se fit qu’un peu après la mort du feu Roi. Elle se mit dans la dévotion, elle me prêcha, je lui répliquai. Je demeurai son serviteur, et je fus assez heureux pour lui en donner de bonnes marques dans les suites de la guerre civile.

Permettez, je vous prie, à mon scrupule de vous supplier encore très-humblement de vous ressouvenir en ce lieu du commandement que vous m’avez fait l’avant-veille de votre départ de Paris, chez une de vos amies, de ne vous céler dans ce récit quoi que ce soit de tout ce qui m’est jamais arrivé.

Vous voyez, par ce que je viens de vous dire, que mes occupations ecclésiastiques étoient diversifiées et

  1. Il y a deux mots effacés. (A. E.)