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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/338

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[1649] MÉMOIRES

que son crédit, à cause de son incapacité, nétoit qu’une fumée. Les incertitudes perpétuelles de M. de Longueville et le peu de sens du maréchal de La Mothe ne l’accommodoient pas. Il se fût fié à M. de Bouillon : mais M. de Bouillon ne lui pouvoit pas répondre de Paris, il n’y avoit aucun pouvoir ; et même la goutte, qui l’empêchoit d’agir, avoit donné lieu aux gens de la cour à jeter des soupçons contre lui dans les esprits du peuple. Toutes ces considérations, qui embarrassoient Fuensaldagne, et qui le pouvoient aisément obliger à chercher ses avantages du côté de Saint-Germain, où l’on appréhendoit avec raison sa jonction avec nous ; toutes ces considérations, dis-je, ne se pouvoient rectifier pour le bien du parti que par un traité du parlement avec l’Espagne, qui étoit impossible ; ou par un engagement que je prisse moi-même tout-à-fait positif. Saint-Ibal, qui se ressouvenoit qu’il avoit autrefois écrit sous moi une instruction par laquelle je proposois cet engagement positif, ne doutoit pas que je ne fusse encore dans la même disposition, puisque je m’étois résolu à écouter ; et quoique Fuensaldagne ne fût pas de son avis, il ne laissa pas de charger l’envoyé de le tenter, et de témoigner même qu’il ne feroit aucun pas pour nous sans ce préalable. Cet envoyé, qui avant que de voir M. d’Elbœuf avoit eu deux ou trois jours de conférence avec M. et madame de Bouillon, s’en étoit clairement expliqué avec eux ; et c’est ce qui avoit obligé la dernière à s’expliquer encore davantage avec moi sur ce détail, qu’elle n’avoit fait jusque là. Ce que la nécessité d’un secours prompt et pressant m’avoit fait résoudre autrefois de proposer, par