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DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

M. le prince est-elle en état de tenir contre celle d’Espagne, contre celle de M. de Turenne, et contre la nôtre ? Ces deux dernières, jointes ensemble, nous mettent au dessus des appréhensions que nous avons eues jusques ici des forces étrangères ; elles dépendront beaucoup plus de nous que nous ne dépendrons d’elles ; nous serons maîtres de Paris par nous-mêmes, et d’autant plus sûrement que nous le serons par le parlement, qui sera toujours le milieu par lequel nous tiendrons le peuple, dont l’on n’est jamais plus assuré que quand on ne le tient pas immédiatement. La déclaration de M. de Turenne est l’unique voie qui nous peut conduire à ce que nous n’aurions pas seulement osé imaginer, qui est l’union de l’Espagne avec le parlement pour notre défense ; en ce que la proposition pour la paix générale devient solide et réelle par la déclaration de M. de Turenne. Elle met la possibilité à l’exécution, elle nous donne lieu d’engager le parlement, avec lequel nous ne pouvons rien faire qui au moins ne soit bon en un sens ; mais il n’y a que ce moment où cet engagement soit et possible et utile. Le premier président et le président de Mesmes sont absens, et nous ferons passer ce qu’il nous plaira dans la compagnie, sans comparaison plus aisément que s’ils étoient présens. S’ils exécutent fidèlement ce que le parlement leur aura commandé par l’arrêt que nous lui avons fait donner, duquel je vous ai parlé ci-devant, nous aurons notre compte, et nous réunirons ce corps pour le grand œuvre de la paix générale. Si la cour s’opiniâtre à rebuter notre proposition, et que ceux