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notice

étant mort en 1622, eut pour successeur son frère Jean-François, qui fut le premier archevêque de Paris[1].

Ce siège paroissant héréditaire dans la maison de Gondy, on destina le cadet de la famille à l’état ecclésiastique ; et cet enfant, qui annonçoit les plus belles dispositions, témoigna bientôt de l’aversion pour une carrière entièrement contraire à ses goûts : ce qui n’empêcha pas ses parens de persister dans la résolution qu’ils avoient prise. Dès son enfance il possédoit les abbayes de Buzay, de Quimperlay et de La Chaumes ; et à l’âge de treize ans il fut nommé chanoine de Notre-Dame.

On avoit choisi pour son précepteur l’homme le plus propre à lui faire prendre des habitudes pieuses, et à diminuer la résistance obstinée qu’il ne cessoit de faire paroître : c’étoit Vincent de Paul, devenu depuis si célèbre par d’immenses services rendus à la religion et à l’humanité, et que l’Église a placé au nombre des saints. Mais les soins de cet homme vertueux ne purent changer le caractère de son élève ; et plus le jeune abbé avançoit en âge, plus se développoient en lui des penchans qui dévoient inspirer à ses parens les plus justes craintes. À peine dans l’adolescence, il se livroit à un libertinage précoce, prenoit part à des duels, et cherchoit à séduire une de ses cousines, qu’il fut sur le point de déshonorer pour jamais par un enlèvement. Cependant, malgré la violence de ses passions, il avoit fait d’excellentes études ; les chefs-d’œuvre oratoires et his-

  1. En 1622, l’Église de Paris fut érigée en métropole, et Jean-François de Gondy fut sacré en qualité d’archevêque