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[1650] MÉMOIRES

prit jour pour délibérer au mercredi d’après, qui étoit le 7 de décembre.

Ce jour-là, les chambres étant assemblées, Talon, avocat général qui avoit été mandé pour prendre ses conclusions sur la requête, dit que la veille la Reine avoit mandé les gens du Roi, pour leur ordonner de faire entendre à la compagnie que son intention étoit que le parlement ne prît aucune connaissance de la requête présentée par madame la princesse, parce que tout ce qui regardoit la prison des princes n’appartenoit qu’à l’autorité royale. Les conclusions de Talon, au nom du procureur général, furent que le parlement renvoyât par une députation la requête à la Reine, et la suppliât d’y avoir quelque égard. Talon n’eut pas achevé de parler, que Crespin, doyen de la grand’chambre, rapporta une autre requête de mademoiselle de Longueville, par laquelle elle demandoit la liberté de monsieur son père, et la permission de demeurer à Paris pour la solliciter.

Aussitôt que la requête, eut été lue, les huissiers vinrent avertir que Desroches capitaine des gardes de M. le prince, étoit à la porte, qui demandoit à la compagnie qu’il lui plût de le faire entrer pour lui présenter une lettre des trois princes. On lui donna audience. Il dit qu’un cavalier des troupes qui avoient conduit M. le prince au Havre-de-Grâce lui avoit apporté cette lettre elle fut lue. On y demandoit qu’on leur fît leur procès, ou qu’on leur donnât la liberté.

Le vendredi 9, le parlement s’étant assemblé pour délibérer Saintot, lieutenant des cérémonies, apporta à la compagnie une lettre de cachet, par laquelle