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DU CARDINAL DE RETZ. [1650]

qui arriva aussitôt après. Il y eut fort peu de gens, qui opinassent ce jour-là parce qu’il fallut aller au Te Deum ; mais on vit l’air des esprits et des visages sensiblement changé. La salle du Palais, instruite par ceux qui étoient dans les lanternes, rentra dans sa première ferveur elle retentit des acclamations accoutumées quand nous sortîmes, et j’eus ce jour-là trois cents carrosses chez moi.

Le 22, on continua la délibération, et on s’aperçut de plus en plus que le parlement ne suivrait pas le char de triomphe du Mazarin. Son imprudence, d’avoir hasardé tout le royaume dans la dernière bataille, y fut relevée de toutes les couleurs que l’on put croire capables de ternir celles de sa victoire.

Le 30 couronna l’œuvre : il produisit l’arrêt par lequel il fut ordonné que très-humbles remontrances seroient faites à la Reine pour demander la liberté des princes, et le séjour de mademoiselle de Longueville à Paris.

Il fut aussi arrêté de députer un président et deux conseillers au duc d’Orléans, pour le prier d’employer son autorité pour le même effet.

Il ne seroit pas juste que j’oubliasse en ce lieu l’original de la fameuse chanson : Il y a trois points dans cette affaire[1], etc.

  1. Voici cette chanson :
    Or écoutez, peuple de France,
    Le propre avis en terme exprès
    Du grand Beaufort, fait en présence
    Du parlement dans le Palais.
    Il saluit la compagnie
    De son chapeau très-humblement ;